Jeûne intermittent : une stratégie efficace pour la santé et la performance ?
Jeûne intermittent : une stratégie efficace pour la santé et la performance ?
Le jeûne intermittent est devenu un sujet incontournable dans les milieux de la santé, du fitness et du bien-être. Entre ceux qui jurent par ses effets brûle-graisses et ceux qui l’adoptent pour optimiser leur énergie, difficile de passer à côté. En tant que coach sportif, je te propose aujourd’hui un tour d’horizon objectif et concret sur cette pratique, pour t’aider à décider si elle peut t’être utile.
1. Qu’est-ce que le jeûne intermittent ?
Le jeûne intermittent (ou intermittent fasting en anglais) n’est pas un régime au sens classique, mais une méthode d’organisation des repas. L’idée est simple : alterner des périodes de jeûne et des périodes d’alimentation. Il ne s’agit pas de quoi manger, mais de quand manger.
Voici quelques formats populaires :
Format 16/8 : jeûne de 16h, alimentation sur 8h (ex. : repas entre 12h et 20h).
Format 18/6 ou 20/4 : plus restrictifs, avec des fenêtres alimentaires plus courtes.
Format 5:2 : manger normalement 5 jours par semaine, et consommer très peu de calories (environ 500) pendant 2 jours non consécutifs.
OMAD (One Meal A Day) : un seul repas quotidien, assez extrême et pas adapté à tout le monde.
Historiquement, cette façon de manger s’inspire de notre mode de vie ancestral, où l’accès à la nourriture était moins constant. Aujourd’hui, elle est utilisée de manière stratégique, notamment dans le domaine sportif.
2. Les effets sur le corps
Le jeûne intermittent peut avoir plusieurs effets physiologiques intéressants :
Sur la composition corporelle
L’un des objectifs les plus courants est la perte de masse grasse. En espaçant les repas, on diminue l’apport calorique total, tout en favorisant la mobilisation des graisses comme source d’énergie. Bien mené, le jeûne peut aider à préserver la masse musculaire, surtout s’il est combiné à un entraînement adapté et à une bonne répartition des protéines.
Sur l’énergie et la concentration
Meilleure sensibilité à l’insuline : Favorise une meilleure gestion de l’énergie.
Beaucoup de pratiquants rapportent une meilleure clarté mentale, une énergie plus stable et une baisse des fringales. Ceci s’explique en partie par la réduction des pics d’insuline et une meilleure gestion des glucides.
Sur les performances sportives
C’est là que ça devient plus nuancé. Certains s’entraînent très bien à jeun (surtout en cardio léger ou modéré), tandis que d’autres ressentent une baisse de performance, notamment en musculation ou en efforts intenses. Cela dépend de ton niveau, de ton objectif, et de ta tolérance individuelle. Néanmoins HGH (Hormone de croissance) est augmentée pendant le jeûne, elle aide ainsi à la récupération et au développement musculaire.
Il est toutefois CRUCIAL de respecter son total protéique journalier afin d’éviter toute perte de masse musculaire durement acquise.
Sur la santé globale
Réduction de l’inflammation : Amélioration de la récupération musculaire possible.
Les recherches suggèrent des effets positifs sur l’inflammation, la glycémie, la pression artérielle, et même certains marqueurs liés au vieillissement. Mais il ne faut pas non plus le considérer comme un remède miracle : c’est un outil parmi d’autres.
3. Jeûne intermittent et entraînement : est-ce compatible ?
Oui, mais il faut adapter ton approche.
Entraînement à jeun
Avantages :
- Favorise la combustion des graisses.
- Pratique pour les séances matinales rapides.
Inconvénients :
- Moins d’énergie pour les séances longues ou intenses.
- Risque de baisse de performance si mal préparé/optimisé
4. Pour qui est-ce adapté (ou non) ?
Le jeûne intermittent peut convenir à de nombreux profils :
- Personnes cherchant à perdre du poids sans se restreindre en permanence.
- Sportifs en période de sèche, bien encadrés.
- Ceux qui préfèrent manger moins souvent, mais en plus grande quantité.
Mise en garde :
- Non recommandé pour les femmes enceintes, les adolescents en croissance, ou les personnes ayant des antécédents de troubles du comportement alimentaire.
5. Comment bien débuter ?
Si tu veux tester le jeûne intermittent, voici quelques conseils de base :
- Commence progressivement, par exemple en retardant le petit-déjeuner.
- Reste bien hydraté (eau, tisanes, café sans sucre).
- Pendant la fenêtre alimentaire, priorise la qualité : protéines, légumes, bons lipides.
- N’ignore pas les signaux du corps : fatigue persistante, irritabilité, baisse de performance = alerte.
6. Mon avis en tant que Coach et ancien utilisateur du Jeune Intermittent
En tant que coach sportif, je suis régulièrement confronté à des questions sur le jeûne intermittent. Est-ce que c’est vraiment efficace ? Est-ce que ça fait fondre les graisses ? Est-ce que ça risque de faire perdre du muscle ? Avec le temps, j’ai pu me faire un avis éclairé grâce à mes propres expérimentations, mais aussi à l’accompagnement de nombreux clients.
Ce que j’ai observé de positif :
Chez certains pratiquants, notamment ceux qui ont du mal à contrôler leur apport calorique sur la journée, le jeûne intermittent devient une méthode efficace. Réduire la fenêtre de prise alimentaire simplifie souvent les choses : on mange moins, sans forcément avoir l’impression de se restreindre. Cela permet de sortir du grignotage permanent et de se reconnecter à la sensation de faim réelle.
J’ai aussi vu des clients retrouver de l’énergie, surtout mentale, en supprimant le petit-déjeuner et en évitant les baisses de régime en fin de matinée. Cela fonctionne bien pour ceux qui ont un emploi du temps chargé, car cela libère du temps le matin et réduit la charge mentale liée aux repas.
Ce que je nuance :
Le jeûne intermittent n’est pas magique. C’est un outil, pas une solution miracle. Si l’alimentation pendant la fenêtre de repas est déséquilibrée (trop pauvre en protéines, trop riche en sucres rapides, trop transformée), les résultats ne seront pas là. Je le répète souvent à mes clients : ce n’est pas parce que tu jeûnes que tu peux manger n’importe quoi le reste du temps.
Autre point important : le jeûne intermittent n’est pas pour tout le monde. Certaines personnes sont très sensibles aux variations de glycémie ou ont une forte charge mentale/stress au quotidien : dans ces cas-là, je constate souvent que le jeûne accentue l’irritabilité, la fatigue et la difficulté à bien s’entraîner.
Chez les femmes, j’ai pu noter que certaines (pas toutes) réagissent moins bien à un jeûne quotidien trop rigide. Il faut donc personnaliser l’approche, et parfois opter pour un jeûne flexible ou cyclique plutôt qu’un 16/8 strict.
Pour les sportifs :
Avec mes coaché(e)s je suis très prudent lorsqu’il s’agit d’une prise de masse (ou plutot de muscle) et que le total calorique à atteindre est conséquent. Le jeûne peut compliquer l’atteinte des besoins caloriques et protéiques, surtout si l’appétit n’est pas au rendez-vous ou encore que le temps manque. En revanche, en période de définition ou de sèche, avec un bon apport en protéines et un entraînement structuré (comme toujours d’ailleurs), le jeûne intermittent peut permettre de faciliter cette objectif (optimisation du taux de masse grasse) sans pour autant impacter les performances acquises au préalable.
En résumé :
Le jeûne intermittent est un outil intéressant pour améliorer sa santé, optimiser sa composition corporelle et, dans certains cas, booster ses performances physiques et cognitives.
Il peut être un vrai levier d’optimisation, à condition :
D’avoir une base alimentaire saine.
De l’adapter à son mode de vie et à son niveau d’activité.
D’écouter son corps et de rester flexible.
Comme pour toute stratégie nutritionnelle, l’individualisation est la clé.
Mon rôle de coach, c’est justement d’aider chacun à trouver ce qui lui convient, en dehors des effets de mode ou des discours trop extrêmes.
Maxime Anderson
Consultant en Musculation / Nutrition Optimisée et accessoirement le Personal Trainer qu’il te faut !